Gouvernance partagée : ils témoignent

Ils ont mis en place la gouvernance partagée dans une autre commune, ils y ont participé, ils sont intéressés par la démarche… Témoignage de 4 citoyens engagés.

Benoît COUTEAU, maire de Monnières, commune de 2250 habitants qui a mis en place la gouvernance partagée en 2014.

William et Mélissa DUCHIER, ont expérimentés les comités consultatifs de Monnières.

Nous avons mis en place la gouvernance partagée car cette méthode nous paraissait évidente afin de mettre en œuvre la politique de développement durable et de responsabilité sociétale à laquelle nous aspirions.

Aujourd’hui, les communes ne sont plus adaptées à un système vertical où seuls les élus donnent le cap. Les citoyens doivent pouvoir être entendus, partager leurs réflexions, sans que cela remette en cause la représentativité des élus au travers d’un Conseil municipal décisionnel.

Après six années d’expérimentation, nous pouvons affirmer que les doutes exprimés par certains au début ont été effacés. Nos comités ont refait le plein en 2020, l’implication est réelle. Pour la réhabilitation de notre presbytère en 2016, nous avons pu compter sur un architecte et un économiste de Monnières, une expertise locale directement concernée et riche de conseils. C’est cela la gouvernance partagée : associer les habitants et enrichir les réflexions, parce que si on va plus vite seul, on va plus loin ensemble.

Et c’est aussi avec cette méthode que la population pourra mieux adhérer aux projets de la municipalité, car ils auront été consultés. Les lorousains ont la chance de leur voir proposer cette démarche par leurs nouveaux élus, qu’ils la saisissent en venant s’impliquer, expérimenter, faire bouger les choses de l’intérieur.

Avant d’emménager au Loroux-Bottereau, nous étions à Monnières, où nous avons eu l’occasion pendant cinq ans de participer aux comités consultatifs sur le développement durable et la vie associative, les sports et loisirs et la jeunesse. Nous avons pu porter des projets tels le skate-park, la maison des jeunes…

Nous en gardons un souvenir très positif : de simples citoyens sans expertise technique peuvent mettre en place des projets en partant d’idées simples. Nous pouvions donner nos avis et ils étaient entendus. Cela nous a aussi permis de connaître ce qu’il se passe dans la commune, son fonctionnement, de participer à faire bouger les choses, et puis de faire de nombreuses rencontres.

Aujourd’hui, nous avons un regard plus concret sur la difficulté de porter des projets, avec les priorités budgétaires, les étapes auxquelles on ne pense pas forcément de l’extérieur. Aujourd’hui, je suis Conseiller municipal dans la majorité, car j’ai envie d’apprendre encore et d’aller plus loin dans la démarche.

Au Loroux-Bottereau, la gouvernance partagée prendra une autre dimension, car la ville est plus grande, mais elle est ouverte et animée. La démarche engagée par la nouvelle équipe municipale fonctionnera si les citoyens s’investissent, en laissant leurs problématiques personnelles de côté.

Christiane ALLAINGUILLAUME,
référente au village de la Pouivetière.

Olivier RETIF, lorousain intéressé par la démarche de gouvernance partagée.

Suite aux inondations de la Pouivetière en 2016, j’ai été nommée référente de mon village. Mon rôle est assez modeste : je recense les problématiques de chacun, je les transmets auprès des organismes dédiés et je reçois les alertes météo. Le village souffre également de problématiques liées aux excès de vitesse, des solutions ont été mises en œuvre, mais ne sont pas suffisamment efficaces.

Avec la gouvernance partagée annoncée, j’attends que le rôle des référents de quartiers soit plus conséquent, avec une meilleure écoute, des débats, la participation à des groupes de travail avec des experts afin de ressortir avec de réelles solutions pour l’intérêt général et non plus quelques pansements collés sur les difficultés individuelles. Ces dernières années, les rencontres des élus dans les villages ont commencé un travail de prise en considération de nos préoccupations. La gouvernance partagée devra aller plus loin. Elle aura aussi pour rôle de développer les liens entre citoyens, une nécessité pour améliorer la cohésion des villages et quartiers. Et c’est d’ailleurs mon village qui choisira si je continue de porter ce rôle ou si quelqu’un d’autre est plus légitime.

Lorousain depuis 2009, je n’avais jamais participé à la vie citoyenne quelle qu’elle soit avant de rejoindre le mouvement local des gilets jaunes, dans une démarche d’échanges et de curiosité. J’ai été surpris du pouvoir des réunions et des échanges qui pouvaient aboutir à des compromis et des idées fortes. J’ai par la suite rencontré l’équipe municipale actuelle et participé au projet de gouvernance partagée avec Claudine LETOURNEUX. Ma rencontre avec le maire de Monnières m’a aussi convaincu de la méthode.

La démocratie participative doit s’apprendre à l’échelon local si elle veut un jour pouvoir prétendre à un destin national. Je vais candidater pour participer aux comités consultatifs. Je ne veux pas être celui qui râle dans son coin alors qu’on nous donne l’occasion de nous impliquer, de participer à ce que va devenir la commune. Les futurs référents de quartiers auront aussi un rôle à jouer en tant que moteurs pour motiver leur voisinage à participer. Je m’attends à ce que la gouvernance partagée soit bien cadrée, avec des règles, des codes à s’approprier, des arbitres, afin que la magie de l’intelligence collective fasse son œuvre pour le bien public.